Pirate!

Bien sûr face à la maladie, le vocabulaire de guerre est souvent utilisé. Mais question look, je suis loin de ressembler à G.I. Joe! Evidemment avec ma tête tondue et mon air lunaire, je pourrais aisément tenter une approche stylistique de soldat (e).

Mais non! Je refuse. Pas assez féminin à mon goût. Oui je suis coquette. Ceci depuis mon plus jeune âge. Et avec ce cancer du sein, j'ai eu le sentiment de passer de l'autre côté du miroir de la société: entre gens valides et en bonne santé et gens malades. Nous sommes moins nombreux, quoi que.

Alors, histoire de changer de bord, c'est en tant que pirate de vie que je traverse cette épreuve. Et en premier lieu avec mes foulards.

Alors, même confinée à la maison, je mixe foulards de couleurs et bijoux. Vintage, Hermès (de ma grand'mère) ou cadeau, j'aime mettre le foulard sur mon côté gauche, façon queue de cheval asymétrique. D'autant que je n'ai jamais eu des cheveux qui poussent longs. Et déjà petite de rêvais des cheveux des copines d'Albator. Je me faisais des cheveux longs jusqu'aux genoux en papier-crépon les jours où j'étais malade et sans école. Alors le foulard de côté me permet de me rappeler des cheveux rêvés.

Outre les cheveux de substitution, LA pirate reste une image féminine transgressive forte. C'est au cours d'une de mes balades quotidiennes que j'ai découvert l'histoire de Mary Read et Anne Bonny, contée par Franck Ferrand.

Et c'est avec le nom de la célèbre pirate que Noelia Morales, barcelonaise quadragénaire, a créé sa marque de lingerie adaptée aux femmes ayant subi une mastectomie.

Photo Claire O'keefe pour Cortona

Si la lingerie de Noelia Morales reste dans le domaine de l'intime, certains accessoires asymetriques osent exprimer l'absence. C'est le travail de Sarah Levy, jeune créatrice belge qui propose un sein en cuir, servant de sac! Une sorte de "banane-sein"!

Photo Benoit Bethume pour Sarah Levy

Alors avec un foulard, un cache-sein, une banane-sein, la pirate attaque!